"Vous avez 24h pour quitter les Seychelles à partir de... Maintenant ! " me dit le douanier en me rendant le fusil de chasse. Je viens de passer la semaine entre quelques travaux et beaucoup de paperasse pour quitter les Seychelles. Enfin, tout ce cirque est fini. J'adore les Seychelles et les seychellois mais je déteste les formalités administratives. Ajoutez à cela le stress du départ...


Pendant ce temps, Lulu a géré tous nos stocks, tout nettoyé, tout rangé. On pense être parés. On quitte Victoria à 10h pour passer une dernière journée à Beauvallon avant de prendre la mer pour de bon.

"On teste le pilote ? Ça remue ici, c'est l'occasion, me dit Lulu en dépassant la pointe nord de Ste Anne

-Tu penses vraiment que c'est utile ? Bon, si tu veux."

Le pilote décroche quasi immédiatement,j'ai envie de pleurer... Finalement on tente le grand départ dimanche au lieu du samedi initialement prévu après avoir revu tout le circuit. Tout ? Et bien non ! Pendant 2h de nav', le pilote refuse de coopérer.


Il faut prendre une décision: on poursuit sans ou on fait demi tour. Lulu est prête à faire sans s'il le faut, si je le décide (parce que je suis le capitaine donc c'est à moi de prendre la décision). Mais quand tu pars seul avec ta femme et ton fils unique sur l'océan, il faut savoir être raisonnable. Demi tour !

Le soir même on est de retour à Beauvallon, dépités. C'est bien, on est en sécurité, on a pris la bonne décision mais on fait quoi maintenant ? On étudie plein d'options, certaines plus pertinentes que d'autres. On est à chaud, on va dormir et on verra demain. Point positif: le bateau (pilote mis à part) se comporte super bien et pour nous 3,naviguer à la voile est vraiment un gros kiffe.


C'est le bon moment je crois pour remercier. Maman et Phil, Papa et Domi, Hubert et Justine, Seb et Laura. Merci pour votre soutien moral, vos conseils et votre aide sur le plan technique. Psychologiquement, je ne suis pas au top en ce moment mais grâce à vous et à mon équipage de choc, je trouve la force de faire le boulot et là, ça semble payer.


Lundi, on met le doigt sur le problème. C'est définitivement électrique mais bien en amont des parties du circuit sur lesquelles je m'étais concentré. Le vérin, il va falloir l'ouvrir aussi pour vérifier qu'il n'y ait pas un autre problème associé.

Mardi, la centrale du pilote et le vérin sont branchés en direct sur les batteries avec du fil neuf. Je démonte ce que je peux du vérin, nettoie, vérifie les connecteurs mais ne peux pas sortir la vis sans fin du bras pour la graisser sans casser une certaine petite pièce que je n'ai pas en double. Tant pis,je remonte tout, les tests sur place sont concluants.

Mercredi, on va voir ce que ça donne en mer. Sous voiles comme au moteur, pas une seule fausse note. Cependant, la mer était calme au large. On n'aura donc pas l'occasion de voir comment il se comporte avec des creux significatifs. Mais corrélé aux tests de la veille, on peut dire que tout fonctionne. Et encore une fois, le plaisir est là en cet après-midi, toutes voiles dehors. Le bateau répond bien, le moral remonte.

Jeudi, il faut passer proprement les nouveaux câbles. Reste un ou 2 détails de finition à voir mais l'essentiel est là. Lulu commence à refaire les pleins. J'ai un peu de temps pour vérifier les niveaux du moteur. Seul gros bémol, j'ai laissé traîner une plaie sur le pied de Tao. Et comme le petit passe sa vie dans l'eau salée, elle s'est creusée et n'est pas jolie. Je m'en veux horriblement. Fini la baignade et la plage pour lui. Le soir, elle commence déjà à avoir meilleure mine cette maudite plaie !


Voilà où nous en sommes au moment où j'écris ces lignes. Demain, on refait le plein d'eau et le marché. Ça permettra à Tao de prendre le bus, à défaut de se baigner. Il adore les transports en commun. Je prendrai un peu de temps pour nettoyer une dernière fois la carène avant le départ qui est prévu samedi avec des prévisions météo au top. En espérant que cette fois sera la bonne...


Pour revenir aux remerciements, la liste est très longue des gens sans qui on n'aurait certainement jamais entrepris le voyage. Et si vous me lisez, vous devez en faire partie. Nos pensées vont souvent vers vous, on ne vous oublie pas.